Ouman Juin 2015 : On vous fait revivre le voyage !

Ouman : Une expérience humaine unique !

SIMHA. C’est le terme adéquat pour qualifier l’ambiance qui régnait tout au long du séjour organisé à Ouman en Ukraine du 18 au 21 juin dernier par Mekor Hokhma, la branche féminine de l’association Ahavat Hessed [Pour l’amour du bien] dirigée par la rabbanite Yaël Taïeb. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance ! Déjà, deux femmes ont parfois du mal à s’entendre… alors imaginez 42 femmes réunies pendant quatre jours ?!! 42 femmes de tous âges, issues de milieux différents… Certaines étant célibataires. D’autres mariées, mères au foyer ou encore grand-mères.

Des divorcées, des veuves… Certaines étant des « habituées » d’Ouman et de l’idéologie Breslev de Rabbi Nahman. D’autres venant pour la première fois, reconnaissables à leur regard. Celui d’un enfant à la fois inquiet et curieux, avide de découvertes… Certaines portant la perruque et la jupe longue. D’autres plus traditionalistes… 42 femmes ayant chacune ayant son histoire, son vécu, ses problèmes, ses espoirs… Mais toutes venues avec le même objectif : se ressourcer mentalement et spirituellement.

Aussi, le rendez-vous était fixé à 4h du matin à l’aéroport de Tel Aviv, Terminal 3, Porte 32. Inutile de dire que la nuit avait été courte pour chacune. Entre le travail la veille, la préparation des repas pour les enfants et les maris, le ménage de la maison, le bouclage des valises, le taxi depuis Jérusalem pour certaines… C’était, à coup sûr, une nuit blanche en perspective pour commencer le voyage !

Enfin, côté météo, on nous annonçait tout juste 20 degrés sur place. Au vu de tous ces éléments, ce n’était donc vraiment pas gagné d’avance que la « mayonnaise prenne » ! Et pourtant, elle a pris ! La « mayonnaise » est montée  assez rapidement grâce à l’ingrédient indispensable que chacune a su ramener avec elle dans sa valise : la joie et la bonne humeur !

Malgré les galères à l’aéroport de Tel Aviv, et notamment l’attente, chacune a su garder son sourire et s’ouvrir à l’autre… Si bien que le manque de sommeil a fini par se faire oublier ! Et une fois arrivées à Kiev, immédiatement, la magie a opéré ! Toutes debout dans le car en train de danser et chanter sur Mi shemeamin lo mefahed, El el el ukraina, Ouman rosh hashana La simha a pris possession de notre esprit et de notre corps jusqu’à notre première escale au cimetière de Berditchev pour se recueillir sur la tombe de Rabbi Levi Itshak De Berditchev, l’un des rabbins les plus populaires de l’histoire du hassidisme. Là, les rires ont laissé la place aux pleurs.

Pour Galith, 34 ans, ce fut ici le moment le plus émouvant de son séjour : « Lorsque les hommes ont lu les dix psaumes et ont sonné le shofar, je me suis mise à verser une tonne de larmes… j’avais l’impression de vivre la Néhila de Kippour. D’autant que Yaël Taïeb nous a expliqué que l’objectif de ce voyage était d’arriver à être en chalom vis-à-vis de personnes qui nous ont blessés. Et c’est ce que j’ai réussi à faire notamment avec une fille de l’équipe. » Et d’ajouter : « Au sein du groupe, il y a plein d’âges et de personnalités différentes mais nous sommes toutes unies. Nous ne formons plus qu’un ! Comme une vraie famille. »

Il est vrai que la « jalousie » que l’on peut bien souvent retrouver entre femmes s’est transformée au cours de ce séjour en conseils, attentions l’une envers l’autre, affinités, affection, amour, voir même liens profonds d’amitié… « Je trouve toutes ces jeunes femmes super belles aussi bien dans leur cœur que dans leur apparence » exprime quant à elle Patricia, 54 ans, qui a ressenti une émotion particulière à Medjiboj où les jeunes filles cherchant leur zivoug se sont baignées et ont dansé au Mikvé auprès de la source miraculeuse du Baal Chem Tov. Les filles ont ensuite prié au Beth Hamidrash puis au kever de l’arrière grand père de Rabbi Nahman et ont passé la nuit dans une auberge très agréable.

Le lendemain, le voyage s’est poursuivi à Breslev au kever de Rabbi Nathan, site merveilleux que Jessica, 32 ans, affectionne particulièrement : « Prier devant ce lac et ces paysages à perte de vue m’a libérée et a radouci mon cœur. » Enfin, le car a pris la direction de Ouman pour se recueillir chez Rabbi Nahman, et passer le Chabbath dans une charmante auberge où Linda, 57 ans, Esther 63 ans, Mayane, 39 ans, Siona, 37 ans ou encore Rachel, 32 ans, ont passé des moments inoubliables : « Qu’on le veuille ou non, on s’est purifiées ! » « Il s’est passé là-bas quelque chose de très particulier que l’on ne peut pas expliquer. Une kédoucha extraordinaire ! »  « Entre les prières, les chants, les rigolades, les pleurs et les Dvar Torah de Yaêl Taïeb, c’était un chabbat incroyable ! » Mais le souvenir qui restera marqué sans doute à tout jamais dans la tête de chacune semble être à l’unanimité la soirée organisée à motsé Chabbat en l’honneur notamment de la bat mitzvah de Liora, la petite fille de Nicole où chacune a littéralement lâché prise et s’est laissée emportée par la simha…

Puis est arrivée la dernière danse sur Vehi Cheamda. A ce moment là, il n’existait plus de femmes, plus de mères, plus d’épouses, plus de sœurs, plus de copines… Juste des vibrations liées. Des énergies soudées. Et l’explosion, pour chacune en même temps, de toutes les émotions accumulées pendant le séjour… Un moment unique. Tout comme celui passé au parc Sofia dimanche où chaque fille a pu se retrouver seule avec elle-même pour faire Hitbodedout avant de reprendre la route du retour vers son quotidien qui, dès lors, ne sera désormais sans doute plus le même…

Si, pour certaines, Ouman représente une expérience spirituelle intense à vivre ou à revivre sans modération, ce voyage demeure, même pour les moins convaincues, une expérience humaine incroyable à tenter au moins une fois dans sa vie.

Vanessa Attali

 

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